PLAN IGN
Bonne Visite de Ville - Madiran
Description
L’histoire de Madiran est intimement liée à celle du vignoble éponyme.
Remontez 2000 ans d’histoire pour découvrir les origines de ce village.
Des moines au Prince Noir laissez vous conter Madiran.
Exporter et partager
Informations techniques
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
CARTE 1950 / IGN
CARTE DE L'ETAT-MAJOR (1820-1866)
OPEN STREET MAP
Point de départ
Points d'intérêt et informations parcours
Église Sainte-Marie - Madiran
L’Eglise dédiée à la vierge Marie est classée aux Monuments Historiques en 1996.
L’église compte une nef unique sans travée, sûrement pour ne pas disperser les fidèles, l’ordre de Saint Benoit était un ordre pieux et simple.
Il n’y a pas de voute ici, mais directement un plafond haut à caissons. Deux hypothèses sont soulevées : soit la voûte s’est effondrée lors de l’incendie, soit il n’y en a jamais eu. En effet, l’église est construite sans contreforts qui servent à soutenir la voûte dans les églises romanes.
Le cœur est sobre mais richement décoré de sculptures. On trouve neuf arcatures ornées de motifs romans.
La Chapelle Saint-Benoît, située à gauche de la travée, est dédiée au saint dont les moines suivaient les règles. Le sol correspond à la première construction de l’église, avant que Sancius l’agrandisse et la réhausse lorsque les voûtes dans la crypte sont ajoutées. On trouve une voûte en cul-de-four (demi-coupole) qui est représentative de l’architecture romane pour couvrir les absides. Comme pour le chœur, la décoration est sobre mais richement ornée sur les chapiteaux : motifs géométriques, végétaux et d’oiseaux.
Empruntez l’escalier qui descend à la crypte. Celle-ci date sûrement d’une époque préromane, et est créée pour accueillir les reliques du saint martyr, dont il ne reste plus aucune trace aujourd’hui. Sa voûte en berceau a été rajoutée en 1080, on voit bien la différence d’époque et de construction avec la structure basse, dotée de piliers imposants.
On trouve deux chapiteaux ornés :
- un avec des feuilles d’acanthe, décor corinthien utilisés par l'architecture romaine,
- et un chapiteau romain, élément le plus ancien de l’édifice, art carolingien (IX-Xème siècle).
Ici aussi, il existe une légende qui fait état d'un passage souterrain qui mènerait de la crypte directement sur les collines, mais de l'aveu des habitants, nul ne l'a encore découvert.
À noter aussi un peu partout les signatures des ouvriers et des tâcherons qui marquaient ainsi les pierres qu’ils avaient taillés. En effet, ils étaient payés à la pierre, cela leur permettait de prouver le travail accompli.
Halle de Madiran
La halle est le cœur de notre village. Construite en 1679, elle est devenue un véritable centre de vie pour la commune, un lieu de rencontres, d'échanges, de débats et de commerce. A cette époque, à l'étage se trouvent la mairie et les archives, tandis qu'au rez-de-chaussée se déroulent marchés et fêtes populaires.
Des marchands de toute la région venaient y proposer leurs produits locaux : canards, bœufs et vin. C'est également ici que se tiennent, à l’époque, les cours pour les enfants du village.
Détruite pendant les guerres de religion, puis reconstruite en 1707, les marchés reprennent rapidement après cette restauration. Cette période florissante dure près de deux siècles, jusqu’à la disparition progressive des marchés, à l'exception de la foire du lendemain de Notre-Dame, célébrée chaque 9 septembre. En 1832, un incendie détruit la mairie-halle ainsi que les archives qu'elle abritait. Entre 1903 et 1911, des travaux de restauration sont entrepris, permettant la reprise des marchés dominicaux. Après la Seconde Guerre Mondiale, la halle devient le lieu de bals clandestins.
Lors de la dernière restauration, le blason de la commune a été ajouté.
Que représente t’il :
- la croix patriarcale (ou croix de Lorraine), rappelant l’arrivée des moines bénédictins au XIe siècle, c’est aussi un symbole de pèlerinage,
- le pied de vigne symbolise l’activité économique principale du village,
- les deux têtes maures évoquent la fuite des Maures après leur défaite face à Charles Martel à Poitiers en 732.
Fontaine puit à la Marianne
Érigée en 1892, cette fontaine transforme la vie du village. En effet, l’eau ne parvient pas encore dans toutes les maisons, et il faut parfois parcourir de longues distances pour trouver une source.
Très vite, cette fontaine devient un lieu de rencontres et d’échanges offrant un accès à l’eau potable en plein cœur du village. Pour souligner l’importance sociale de cette installation, un banc en pierre a également été aménagé, permettant aux habitants de se retrouver.
Ancien bureau postal et télégraphe
Regardez la façade de ce bâtiment, le premier bureau postal installé à Madiran en 1844. Avant cette date, le courrier est acheminé en train jusqu’à la gare la plus proche située à Caussade-Rivière à 5km. Une navette, qui transporte également des voyageurs, amène ensuite le courrier jusqu’au village où il est distribué quotidiennement par le facteur.
Mais petit à petit la population de Madiran augmente et les échanges par courrier se développent. Le village à donc besoin d’un vrai relai de poste sur Madiran.
L’arrivée du télégraphe suivra de peu, puisqu’il est inauguré dans le village en 1892.
Maisonnette
Arrêtez vous devant cette petite construction aux volets fermés. Construite en 1870, cette maisonnette accueille l’employé communal chargé de collecter l’impôt sur les marchandises vendues au marché : l’octroi. En effet, chaque vendeur, avant de se rendre au marché, doit peser sa marchandise sur une bascule ou une dalle au sol. Cet impôt sera appliqué jusqu’en 1943 !
Juste derrière, vous verrez le bâtiment où se situait l’école des filles.
Le lavoir et la fontaine
Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, il faut aller laver le linge directement dans la rivière. Mais cela n’est pas pratique car souvent loin et peu hygiénique. On fait donc construire des lavoirs dans de nombreux villages. Rapidement, ils deviennent des lieux animés, de rencontres et d’échanges.
L’architecture de celui de Madiran est typique des lavoirs de Bigorre. Il est assez grand avec deux bassins couverts, cela laisse présager que la population était importante à Madiran à cette époque.
Le lavoir et la fontaine portent le nom de Mouras, mais pourquoi ce nom qui fait écho aux maures ? Et bien il y a une légende autour de ce lieu !
Selon la légende de la fontaine des Mouras, les troupes Sarrasines en déroute après leur défaite à Poitiers, prennent leurs quartiers à Madiran avant de passer en Espagne. Une bataille a lieu, à leur tête se trouve le chevalier Jehan. Les combats sont rapides, sanglants et les cadavres des madiranais jonchent les coteaux. Les Sarrasins installent donc leur campement en contrebas du village en ruines. Parmi les servantes du chef maure, se trouve la belle Mayka. Le soir, elle se rend à la fontaine pour y remplir sa jarre d’eau.
Elle entend tout à coup les râles d’un mourant au milieu des joncs. Au lieu de fuir, elle s’avance et écarte les branches. Un guerrier gît dans l’herbe. Transpercée par une flèche, sa côte de maille est rouge de sang. L’homme est d’une beauté royale. Il s’agit du chevalier Jehan. Mayka, émue par ce noble ennemi, se penche pour lui offrir à boire et lui promet de guérir sa blessure. Elle retourne au campement pour aller quérir de quoi soigner le chevalier au bord de l’agonie.
Alanguie par son amour naissant et harassée par les terribles émotions de la journée, la belle Mayka s’endort au côté de son chevalier.
Au matin, les troupes se préparent au départ vers l’Hispanie. C’est un hurlement terrible qui réveille Mayka et Jehan. Arrachés à leur lit de joncs, ils sont aussitôt attachés à des arbres. Le chef maure prononce alors la sentence : Mayka devra regarder Jehan brûler vif. Abandonnée par les siens, elle est recueillie par des madiranais charitables.
La légende veut que Mayka repose près de la fontaine, à l’endroit où elle s’allongea près de Jehan.
Maison de Bernard Nabonne
Admirez le portrait sculpté sur le linteau de la maison : il représente l’ancien propriétaire, Bernard Nabonne. Né en 1897, cet écrivain-vigneron partage sa vie entre Paris et Madiran. Homme de lettres, romancier et auteur de biographies historiques reconnues, il remporte le prix Renaudot en 1927 pour son roman "Maïtena" et reçoit également trois distinctions de l’Académie française. Il s’est également penché sur les figures emblématiques du Premier Empire, notamment les personnages liés à Napoléon Ier, comme Pauline Bonaparte et la reine Hortense.
Sa famille est bien connue dans la région, son père ayant été maire de Madiran de 1901 à 1914 et fondateur du premier syndicat des vins en 1907. Il pose ainsi les bases d'une organisation qui allait devenir essentielle pour les viticulteurs locaux.
Bernard, son fils, a dignement pris la relève en tant que président du syndicat des viticulteurs. Son engagement passionné pour la viticulture et son attachement à la terre familiale l'ont poussé à œuvrer sans relâche pour obtenir l’appellation d’origine contrôlée (AOC) pour les vins Madiran et Pacherenc en 1948. Cette reconnaissance officielle a marqué un tournant pour la viticulture locale, car elle a permis de protéger et de valoriser le savoir-faire des vignerons tout en garantissant la qualité des vins produits. Grâce à ses efforts, Madiran bénéficie aujourd'hui d'une AOC reconnue depuis plus de 70 ans, contribuant ainsi à la renommée des vins de la région sur le marché national et international.
Bernard s'est éteint en 1951, laissant derrière lui un héritage durable et un modèle d'engagement pour les générations futures.
Vignes de la liberté
Lors du bicentenaire de la Révolution française en 1989, les communes de toute la France sont invitées à planter un arbre commémoratif pour célébrer cet événement marquant de l’histoire nationale. À Madiran, cependant, la tradition prend une tournure unique : au lieu d’un arbre, c’est une vigne qui est plantée. Ce choix n'est pas anodin, car la vigne est un véritable symbole du village, représentant à la fois son patrimoine viticole et son identité locale.
Chaque année, dans le cadre de cette initiative, les élèves du village participent activement aux vendanges, s’initiant ainsi aux traditions viticoles qui font la richesse de leur région. Cette expérience éducative ne se limite pas à la simple récolte ; elle permet aux enfants de comprendre l'importance de la vigne dans l’histoire de Madiran et d'apprendre le processus de vinification. À l’issue des vendanges, une cuvée spéciale est élaborée, célébrant le travail collectif et l'esprit de communauté. Cet événement annuel renforce les liens entre les générations et ravive le sens de l’appartenance à leur terre.
Maison des Vins de Madiran
En plein cœur du village de Madiran, la Maison des Vins est l'endroit idéal pour commencer à nouer une histoire avec les vins de Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh. Véritable espace de vie où se rencontrent régulièrement les vignerons, la Maison des Vins permet de découvrir toutes les facettes de l'appellation et déguster ses vins singuliers, façonnés par quelques 170 vignerons.
Rare vignoble n’est aussi lié à la volonté des hommes.
Envie de renseignements sur nos vins, nos terroirs mais aussi notre territoire, n’hésitez pas à pousser la porte de notre Maison des Vins. Les dégustations de vins sont gratuites et changent toutes les semaines, plus de 80 vins de nos vignerons sont à la vente !
Informations sur l'auteur
32230 MARCIAC